10 séries les plus prometteuses du Festival Séries Mania 2021

Le meilleur des séries à venir !

Nicolas Winter
Juste un mot
Published in
9 min readSep 5, 2021

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Cette année encore la grande messe des séries était à Lille, capitale des Flandres, pour la projection des séries les plus prometteuses provenant des quatre coins du monde, d’Israël à l’Argentine en passant par l’Australie et l’Islande.
Après visionnage de 31 séries et 94 épisodes, voici donc une liste des 10 séries qui nous ont le plus impressionné et que l’on aimerait voir sous nos latitudes le plus vite possible…

Wakefield

Australie
8 épisodes de 60 minutes

Sélectionnée dans le Panorama International, Wakefield est certainement la meilleure surprise de ce festival.
Dans cette mini-série de 8 épisodes, nous suivons la vie de Nikhil Katira, un infirmier de l’hôpital psychiatrique de Wakefield en Australie…mais aussi celle de ses patients et de ses collègues. Chaque épisode se découpe en plusieurs sous-parties qui s’entrelacent et dans lesquelles les différents personnages se croisent, où les problématiques personnelles et professionnelles se rejoignent.
Wakefield parvient à toucher le spectateur en un rien de temps, la faute à un casting fantastique, Rudi Dharmalingam en tête, mais aussi à une façon d’aborder la maladie mentale tout à fait remarquable. On pleure, on rit, on souffre, on s’interroge, Wakefield parvient à saisir la difficulté de l’exercice en psychiatrie mais aussi à saisir toute l’humanité de chacun de ses patients et de ses soignants, de l’hypo-maniaque en pleine crise au schizophrène blessé par l’absence de son frère en passant par la jeune mère confrontée au stress post-traumatique.
Ajoutez-y l’excellent personnage de Nik et son histoire aussi complexe qu’émouvante, et vous obtenez un chef d’oeuvre du petit écran, un vrai.
La série a déjà été diffusé en Australie et est déjà programmé pour Octobre aux États-Unis sur la chaîne Showtime
On croise les doigts pour la France !

→ Critique de la Saison 1 de Wakefield !

Bande-Annonce Wakefield

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Kevin can f**k Himself

États-Unis / Prime Vidéo
8 épisodes de 45 minutes

Diffusée en première française dans le Panorama International, Kevin can f**k himself est d’or et déjà disponible en France sur Prime Vidéo !
Son idée ? Faire se rencontrer la sitcom américaine traditionnelle des années 90 tout en couleurs et en rires pré-enregistrés…et la noirceur réaliste des séries actuelles pour mieux dénoncer la condition de la femme aux États-Unis et sur le petit écran !
Nous y suivons la vie d’Allison Devine-McRoberts, une femme au foyer lambda de la classe moyenne américaine mariée à Kevin McRoberts, un mari bête, ignorant et médiocre particulièrement friand de sport. Alors qu’Allison projette de déménager et de changer de vie, Kevin, lui, se complaît dans sa propre médiocrité sans voir la détresse de sa femme.
L’idée géniale de la série ? Alterner entre le style sitcom à l’ancienne (dès que Kevin est à l’écran) avec le style crûment réaliste à la Breaking Bad une fois qu’Allison s’extirpe de sa vie médiocre de femme corvéable et ignorée. Critique caustique et mordante de la condition féminine moderne en Amérique et de l’influence de l’image renvoyée par les séries traditionnelles sur la société, Kevin can f**k himself réussit à basculer de la couleur à la noirceur en un temps record tout en explosant le rôle de la femme-accessoire des sitcoms américaines.
Un régal d’autant plus jouissif grâce à la talentueuse Annie Murphy, parfaite en femme révoltée et meurtrie.

Bande-Annonce Kevin can f**k Himself

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We Are Lady Parts

Royaume-Uni / BrutX
6 épisodes de 25 minutes

Toujours en Panorama International, LA série qui a réjouit le public du festival c’est bien We Are Lady Parts, première série de Nida Manzoor pour l’excellente chaîne Channel 4 qui suit les tribulations d’Amina, jeune fille musulmane en quête d’un mari et qui intègre par hasard un groupe punk formée par 3 autres femmes musulmanes, Saira, Ayesha et Bisma, et manager par Momtaz.
Explosant les clichés occidentaux autour de la femme musulmane et exploitant le monde de la musique pour mettre en valeur ses cinq héroïnes, We Are Lady Parts n’est pas seulement une série drôle et originale, c’est aussi une vraie bouffée d’air frais et une ode au féminisme pour toutes les musulmanes d’Europe et d’ailleurs.
Un coup de cœur qui débarquera le 15 Septembre sur la chaîne BrutX en France !

Bande-Annonce We Are Lady Parts

→ Critique de la Saison 1 de We Are Lady Parts !

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The Echo of your Voice

Israël
10 épisodes de 45 minutes

Israël, c’est un peu l’autre pays de la série.
Cette année, si l’on a pu découvrir Jerusalem, excellente série policière au cœur des intrigues complexes de la capitale israélienne, c’est The Echo of Your Voice de Tom Shoval qui a remporté tous les suffrages.
En se concentrant sur trois générations d’artistes, le showrunner israélien offre un rôle en or à Itamar Rotschild dans le rôle d’un père pris dans l’ombre de son fils ET de son propre père. Émouvant, subtil et sublimé par une bande-originale magnifique, The Echo of Your Voice se penche sur l’origine du talent et la malédiction qu’il entraîne tout en abordant les questions de filiations et d’amour familial.
Comme toujours avec les shows israéliens, il ne reste qu’à croiser (fort) les doigts pour voir débarquer la série en France !

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Fragrance of the First Flower

Taïwan
6 épisodes de 15 minutes

Cette année, la grande nouveauté du festival, c’était l’accès en intégralité aux séries de la compétition Format Court sur Series Mania Digital !
Une excellente initiative qui permettait aux spectateurs de découvrir des perles d’originalité comme Family Portrait et des séries plus ambitieuses et touchantes comme Fragrance of the First Flower.
En l’espace de 6 épisodes, la série taïwanaise raconte l’histoire de Yi-Ming, une femme mariée qui renoue par hasard avec Ting-Ting, son premier amour d’enfance à une époque où l’homosexualité était encore un tabou total sur l’île de Taïwan. D’une pudeur et d’une poésie formidable, Fragrance of the First Flower explore les non-dits de cette relation avortée avant même d’avoir pu commencer et la difficulté à sortir d’un mariage pour (re)devenir la personne que l’on a toujours refusé d’être.
C’est beau, sensible et porté par deux actrices remarquables.
Un bijou qui reste encore à acheter pour le marché français !

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Furia

Allemagne/Norvège
8 épisodes de 45 minutes

En Compétition Internationale, il n’y avait pas que les séries israéliennes. Furia nous vient d’Allemagne et de Norvège et joue la carte de l’infiltration des milieux d’extrême-droite norvégien pour maintenir la tension au maximum.
En suivant Asgeir qui débarque dans un petit village isolé pour échapper à la traque de la mafia russe, le spectateur tombe sur Ragna, une flic infiltrée cherchant à déjouer un attentant en préparation sous la houlette d’un mystérieux terroriste surnommé Cato.
Furia nous fait pénétrer dans les sphères les plus dangereuses de Norvège et montre la manipulation à tous les niveaux de l’extrême-droite pour déstabiliser la population et monter le peuple contre les migrants et les étrangers. C’est sec, tendu, enveloppé dans une atmosphère noire et lourde qui fonctionne à merveille.
Dire que l’on attend la suite en France avec impatience relève de l’euphémisme…

Bande-Annonce Furia

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Blackport

Islande / Arte
8 épisodes de 45 minutes

Grand Prix du Festival, Blackport a surpris tout le monde sur un sujet des moins sexy : l’instauration des quotas de pêche en Islande dans les années 80.
La série suit ce changement brutal à travers la vie quotidienne d’un petit village du Nord-Ouest du pays en dressant un portrait passionnant de personnages aussi divers que complémentaires pour appréhender la crise qui a transfiguré la société islandaise.
Grâce à un casting impressionnant et à un sous-texte politique et social malicieusement intriqué avec l’ascension d’une femme vers le sommet de l’échelle sociale, Blackport emporte l’adhésion du public par un savant mélange d’histoire, d’humour et de drame(s).
La série sera diffusée sur Arte en fin d’année ! Ne la loupez pas !

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Time

Royaume-Uni / Canal +
3 épisodes de 60 minutes

Autre série particulièrement attendue au sein du Panorama International : la série britannique Time !
La série de Jimmy McGovern et Lewis Arnold s’intéresse à l’emprisonnement de Mark Cobden, un prof d’anglais alcoolique qui a renversé et tué un jeune homme. Forcément mal préparé pour le milieu carcéral, Mark va devoir s’adapter rapidement tandis qu’Eric McNally, un gardien de prison exemplaire, doit faire face aux menaces des détenus à propos de son fils enfermé dans une autre prison. Mais jusqu’où iront les deux hommes pour se protéger et protéger ceux qu’ils aiment.
Porté par un duo de choc, Sean Bean et Stephen Graham, Time est une série captivante qui retranscrit à merveille la rudesse du milieu carcéral et explore les failles humaines de ces deux héros en perdition.
Une très grande mini-série qui devrait débarquer en fin d’année sur Canal + !

Bande-Annonce Time

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Brigade Mobile

France / Arte
7 épisodes de 10 minutes

LA vraie star de La Nuit Comédie, ce n’était certainement pas la médiocre (et lourde) Fisk mais bien cette petite pépite d’humour français montée avec trois bouts de ficelles et deux actrices excellentes pendant le confinement !
Cette série, c’est Brigade Mobile de Fanny Sidney, Marie Lelong et Louise Massin qui nous offre un mockumentary (faux documentaire humoristique) autour d’une brigade mobile en Auvergne formée par deux jeunes femmes aux tempéraments diamétralement opposés : Audrey l’ambitieuse et Frédérique la pantouflarde. À bord d’un improbable camping-car de police et au travers d’une intrigue de meurtre et de « corbeau », la série enchaîne les histoires improbables et les rencontres hilarantes posant un regard tendre et plein d’humour sur la campagne auvergnate.
Diffusion prévue en fin d’année sur Arte !

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Bête Noire

Québec
6 épisodes de 45 minutes

Dans le Panorama International, c’est certainement le Québec qui aborde le sujet le plus sensible avec Bête Noire, une série centrée sur une tuerie dans un lycée par le prisme des parents…du tueur !
Patrick Lowe et Annabelle Poisson prennent le parti de raconter l’après (et l’avant) par le ressenti d’une famille qui ne comprend pas et qui s’interroge sur l’acte monstrueux commis par leur fils.
Tout en nuance(s) et remarquablement interprétée, Bête Noire laisse des traces et questionne sur notre propre société, interrogeant au passage l’invisibilisation de la souffrance de la famille du meurtrier par le reste de la société.
On espère évidemment la voir en France très rapidement !

Images de Bête Noire

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