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L’Épouse d’Amman

Nicolas Winter
Juste un mot
Published in
7 min readMar 28, 2021

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« La vie est la plus rude des écoles.
Elle nous lâche au moment de l’examen sans nous avoir donné les moyens de réussir. »

Ouvrir la voix

« Un jour, alors que j’étais assise en pleurs dans une rue de notre quartier, un papillon s’est posé sur mon épaule. Dans les frémissements de ses ailes, j’ai aperçu la vie. Et depuis, je m’accroche à l’existence dans l’espoir de m’envoler, même si mes ailes à moi sont déchirées. »

La femme avant l’épouse

« En tant que femme, j’incarne l’honneur de la famille que je me dois de préserver. Mais on me considère aussi comme une enfant à qui on ne peut pas confier une tâche pareille. C’est aux hommes de la famille qu’il appartient de garder les oreilles et les yeux grands ouverts, et de lui dicter la bonne conduite pour éviter tout écart. L’honneur est si fragile, si facile à entacher.
Mais, en même temps, il est aussi malléable que l’argile. Les hommes l’invoquent à leur guise pour légitimer leur domination sur les femmes. Ils contrôlent leur code vestimentaire, leur liberté de mouvement, leurs horaires de sorties, jusqu’au choix de leurs amitiés, qu’elles soient féminines ou masculines. »

Aimer librement

« La plupart des enfants ne réalisent pas les sacrifices qu’on fait pour eux. Ils ne savent pas que la joie et la fierté dans le regard de leurs parents sont le résultat d’une vie de privations. Dans certains cas, cette joie peut même transcender tous les sacrifices. »

Premier roman indispensable, portraits de femmes qui explosent les cases assignées par la tradition, vibrant appel à la tolérance et plaidoyer pour un changement des mentalités en terres arabo-musulmanes, L’Épouse d’Amman émeut, secoue et ouvre le champ des possibles. Fadi Zaghmout offre un livre essentiel que chacun devrait lire pour comprendre l’autre.

Note : 9/10

« La Suède compte environ cinq pour cent de musulmans et leur intégration constitue un défi pour toute la société. Son attachement à ses traditions ne semble connaître aucune barrière géographique ou sociale. Elle transporte sa culture et ses coutumes où qu’elle aille et elle y recompose des microsociétés en tout semblables à celle du pays d’origine de ses membres. Les problèmes des Arabes de Suède ne diffèrent en rien de ceux qui sont restés au pays. Les femmes du Proche-Orient, où qu’elles soient, portent le poids du passé et de la tradition. L’honneur des hommes arabes cramponné au sexe de leurs femmes, à Amman comme au Caire, à Chicago comme à Stockholm.
Nous, les femmes arabes, aurons-nous la force de transformer notre société et d’y imposer de nouvelles règles ? Ou les seules chanceuses sont-elles celles qui peuvent s’en échapper et embrasser une nouvelle culture ? »

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