L’Apocalypse : pourquoi aimons-nous autant en finir avec l’humanité ?

Fin du monde, mon amour

Nicolas Winter
Juste un mot
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14 min readJun 23, 2020

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Particulièrement prolifique, le genre apocalyptique (et par extension post-apocalyptique) draine de plus en plus de lecteurs et de spectateurs.
Cette popularité s’est encore accélérée dans les années 2000/2010 et ne semble toujours pas s’infléchir malgré (ou grâce à) la récente crise du Coronavirus.
Une constatation curieuse dans une société où nombre de personnes ne supportent pas le pessimiste ambiant et optent pour le divertissement dès la porte du bureau fermée.
Qu’est-ce qui nous rend l’Apocalypse si attrayante au fond et, surtout, pourquoi aimons-nous autant voir l’humanité s’effondrer sous nos yeux ?

Une esthétique du désastre

Premier point particulièrement apprécié par le public : l’aspect de notre monde moderne une fois la catastrophe survenue.
En effet, si l’Apocalypse fascine autant les spectateurs et les lecteurs de par le monde, c’est d’abord pour constater la transformation esthétique radicale qui résulte d’un cataclysme majeur.
Dans Le Jour d’Après de Roland Emmerich, on peut ainsi admirer un New-York sous la neige et un monde devenu aussi glacé qu’un congélateur.
Avec l’image saisissante de la statue de la Liberté gelée en prime pour les plus gourmands.
Autre film, mais même principe, Le Transperceneige (adapté de l’oeuvre de Jacque Lob et Jean-Marc Roquette) imagine des survivants fonçant dans un train gigantesque… à la surface d’une Terre gelée.
Si le changement radical de climat offre d’impressionnantes images, c’est surtout la ruine derrière la catastrophe qui interpelle.
Que ce soit dans Les Fils de l’Homme d’Alfonso Cuaron (et son école abandonnée où les échos des rires d’enfants rappellent la vie de jadis) ou dans le Stalker d’Andreï Tarkosvki (et ses bâtiments/chars soviétiques délabrés), l’Apocalypse redessine les contours de nos villes et de nos créations.

Contempler la fin du monde devient ici une sorte d’art visuel, un ressenti pour l’amateur de l’esthétique du désastre, un courant de plus en plus populaire qui admire la déliquescence de ce que l’homme a construit… puis abandonné.
Le meilleur exemple dans le réel, c’est évidemment Tchernobyl et la Zone qui l’entoure avec la ville de Prypiat piégée dans l’ambre depuis des décennies.
Un exemple d’autant plus intéressant que les frères Strougatski avaient livré une vision prémonitoire de cette Zone avec Stalker (le roman cette fois) qui deviendra plus tard un film sous la houlette de Tarkosvki puis…S.T.A.L.K.E.R. une série de jeu vidéo où l’esthétique du désastre prend tout son sens pour le joueur.
Du fait, la vision post-apocalyptique devient le reflet d’un fantasme moderne des plus révélateurs sur notre monde…

Le fantasme de la solitude

Dans Je suis une légende de Richard Matheson, Robert Neville est le dernier survivant d’une pandémie qui a transformé l’humanité en une horde de monstres cannibales…du moins c’est ce que pense Neville.
Le film du même nom par Francis Lawrence adapte partiellement le roman (et loupe totalement la fin ainsi que le message attenant) mais parvient à restituer des scènes carrément vertigineuses d’un New-York revenu à l’état sauvage où Neville tente de survivre…. seul !
Plus encore que l’état de la ville, c’est bien la solitude du personnage qui frappe le spectateur d’emblée.
L’un des grands fantasmes de l’être humain moderne, c’est de pouvoir aussi se débarrasser des autres. Plus de foule, plus d’attente interminable, plus de place bondée…bref, toute la ville pour soi et rien que pour soi.
Ce fantasme de la solitude (ou éloge de l’individualisme) agit comme un révélateur d’une époque moderne devenue asphyxiante où l’individu se noie dans la masse consumériste et capitaliste des « autres ».
Un sous-genre apocalyptique s’est même carrément spécialisé dans cette optique narrative : l’apocalypse zombie.

Depuis ses débuts dans La Nuit des Morts-Vivants de George A. Romero, le zombie (mythe moderne par excellence) incarne la lobotomisation sociale engendrée par la surpopulation et la pression qui en découle sur l’individu lui-même.
Dans Zombie de George A. Romero, le mort-vivant retourne au centre commercial par habitude et s’oppose au groupe de survivants qui tente de s’éloigner du danger. Un Train pour Busan et World War Z montrent eux des hordes de zombies inarrêtables comme autant de foules cannibales venant oblitérer la liberté de mouvement des quelques survivants en fuite. Outil de critique sociale par excellence, le zombie apparaît également comme la parfaite métaphore de notre besoin de solitude par opposition à l’asphyxie provoquée par les masses.
Impossible de ne pas citer ici l’énorme succès, en comics comme en série, de The Walking Dead et cette introduction inoubliable dans un Seattle déserté.
Mais si The Walking Dead a aussi bien marché, ce n’est pas seulement pour la sensation solitaire qui s’estompe rapidement…

Révélateur d’humanité

… c’est aussi parce que The Walking Dead s’oriente rapidement vers l’homme.
L’Apocalypse provoque, par définition, un effondrement totale de la société.
Et qui dit « total » dit « fin des lois ». Le monde post-apocalyptique fascine autant par son esthétisme que par ce qu’il provoque chez l’homme.
Débarrassée du vernis des convenances sociales et de la justice/de l’ordre, l’humanité revient aux fondamentaux : la loi du Talion, notamment.
Exemple parfait de cette chute morale, The Last of Us II permet au joueur d’éprouver lui-même le besoin de vengeance et la nécessité d’une justice extérieure pour ne pas devenir à la fois victime…et bourreau.
L’ambiguïté morale de la quête d’Ellie finit par nous apparaître à travers les yeux des autres personnages de l’histoire tout en rappelant de façon constante que le monde autour n’est plus le nôtre.
Par essence, le monde d’après la fin donne l’occasion de contempler l’homme sans garde-fou. Dans La Route de Cormac MacCarthy, la quête du père nous rappelle qu’un monde impitoyable engendre des êtres impitoyables.
Dès lors, que devient l’homme sans loi et sans morale ?
Un monstre ? Ou autre chose… qui ne correspond pas à nos vieilles normes de citoyens occidentaux et modernes ?

Prenons le chef d’oeuvre oublié du français Régis Messac, Quinzinzinzilli, où un professeur survit à une apocalypse avec une classe de gamins ordinaires. Devenu le témoin privilégié de la renaissance d’une société humaine, notre enseignant constate la sauvagerie et la cruauté de ces enfants qui, selon ses normes à lui, deviennent des êtres brutaux et répugnants. Cependant, le changement de norme n’entraîne-t-il pas également un changement de moral ?
Si les exemples sinistres ne manquent pas dans le genre apocalyptique, il arrive aussi que les choses se passent mieux pour l’homme. Il n’y a qu’à lire L’été-Machine de John Crowley, formidable roman où l’homme d’après la catastrophe est un être bon et généreux. Roseau Qui Parle semble très loin de Rick Grimes ou d’Ellie.
En outre, L’été-Machine permet également aux lecteurs de découvrir une nouvelle société qui tranche radicalement avec la nôtre… certainement l’un des points les plus attrayants dans ces œuvres de fin du monde qui pullulent à l’heure actuelle sur nos écrans et nos tables de chevet.

Un nouveau départ

Lorsque l’on parle d’Apocalypse, on parle aussi forcément de la suite.
Le genre post-apocalyptique permet une chose incroyable et qui semble inépuisable : la réinvention de notre société humaine.
Car, si imaginer les façons de détruire l’homme paraît terriblement pessimiste, il faut aussi comprendre que cela permet d’inventer un nouveau départ et, de facto, dépeindre une nouvelle version de notre communauté.
Rien ne dit cependant que les choses s’améliorent : pour Artyom et la série Metro de Dmitry Glukhovsky, les survivants se réfugient dans les profondeurs du métro moscovite pour reconstruire un monde… qui ressemble souvent tragiquement au précédent. Ce n’est d’ailleurs guère mieux à Paris avec Rive Gauche de Pierre Bordage, fan-fiction de luxe situé dans le même univers.
Difficile aussi de voir une quelconque amélioration dans le Silo de Hugh Howey où l’humanité survit cette fois à la verticale dans un système qui ressemble beaucoup à l’ancien (en pire).

Dans d’autres œuvres, les choses sont plus complexes. Chroniques du Pays des Mères d’Elisabeth Vonarburg imagine une société quasi-exclusivement féminine et qui, de prime abord, pourrait bien réaliser le vieux fantasme d’une utopie féministe. Problème, tout n’est pas si parfait dans ce monde au féminin. Dense, extrêmement intelligente et passionnante, l’oeuvre nuance la renaissance et se contente d’affirmer que le monde évolue inlassablement grâce aux individus qui le compose.
À l’opposé, Plop de Rafaelo Pinedo offre une vision d’une totale noirceur avec une société tribale où l’être humain devient une chose noyée dans la boue. Une plongée asphyxiante dans ce que l’humanité a de plus désespérant en somme.
Pourtant, ce nouveau départ permet parfois à l’homme de se projeter vers l’ailleurs en imaginant des moyens d’éviter/survivre à la catastrophe qui menace.

Guide de survie à l’Apocalypse

Dans notre époque ultra-anxiogène où les menaces ne manquent pas, le genre apocalyptique revêt une dimension préventive.
Comment échapper à la destruction ? Ici, une fois encore, les moyens imaginés sont légion : le métro, le train et même…le vaisseau spatial !
Rivers Solomon opte pour cette échappée avec L’Incivilité des Fantômes où le Matilda rassemble les survivants d’une humanité que l’on imagine morte depuis longtemps. Notons au passage qu’encore une fois, cette échappée et cette nouvelle société servent de parabole sociale et politique.
Plus original encore, la Terre comme porte de sortie : Terre Errante de Liu Cixin installe d’immenses propulseurs pour faire dévier la Terre de son orbite et la faire parcourir l’immensité spatiale. Fantasque certes mais original au possible.
Pour d’autres encore, comme Ken Liu dans son recueil Jardins de poussière, l’humanité pourrait aussi trouver refuge dans un monde virtuel.
Mais dès lors, restons-nous humains ? Une question passionnante que l’américain renouvelle brillamment dans plusieurs textes.
Les alternatives pour l’humanité ne semblent donc pas manquer mais c’est aussi en tant qu’avertissement que la littérature et le cinéma ont un rôle à jouer. Si le lecteur/spectateur prend un certain plaisir pervers à se faire peur, c’est aussi un bon moyen pour le mettre en garde contre les périls qui menacent !

De la diversité des châtiments

Depuis le Ragnarök à la Bible en passant par toutes sortes de prophéties plus ou moins fantasques, l’Apocalypse apparaît comme une représentation obligatoire de la pulsion de mort et du châtiment divin appliqués à l’échelle de notre société. Au-delà du classique affrontement final entre bien et mal, ce qui attire ici particulièrement dans le genre apocalyptique, c’est la diversité des fins imaginables pour l’homme.
Qu’elles soient nucléaires (Malevil de Robert Merle ou Number Nine de Thierry Di Rollo) ou virales (World War Z de Max Brooks ou Perfect Sense de David Mackenzie) ou bien encore écologiques (la Tétralogie des Apocalypses de J.G Ballard pour n’en citer qu’une), les façon de mourir pour l’homme sont aussi nombreuses que les étoiles dans le ciel.
Certains auteurs inventent pourtant des fins particulièrement inattendues.
Prenons par exemple l’excellent The Trees d’Ali Shaw (toujours non traduit en France) qui imagine la poussée fulgurante d’une immense forêt sur l’ensemble de la planète détruisant brutalement l’humanité. Cette revanche de la Nature apparaît également dans d’autres ouvrages comme Rivages de Gauthier Guillemin qui voit l’homme confiné dans des cités jalousement gardées par une immense forêt appelée le Dômaine. Citons également la « Géocatastrophe » du Roman de Jeanne de Lidia Yuknavitch où la civilisation prend fin suite à une rébellion de la Nature elle-même devant l’escalade de la violence humaine.

Avec la crise du coronavirus, la destruction virale de l’humanité semble bien partie pour attiser l’imagination des auteurs et scénaristes dans les années à venir. Malgré tout, on ne peut aussi s’empêcher de penser que le plus grand danger qui guette l’homme dans cette pandémie, c’est bel et bien un effondrement économique global comme en raffole les collapsologues.
Dans la série française L’Effondrement, le spectateur suit plusieurs personnes à quelques jours d’intervalle alors que le monde a heurté de plein fouet la case banqueroute de son système capitaliste. Ce qui en résulte n’est d’ailleurs pas beau à voir.
Si l’on sort (un peu) de la case apocalypse, le méconnu Margin Call de J.C. Chandor fait figure de chef d’oeuvre en termes de catastrophe économique globale.
Le film montre à la fois la fragilité de notre système et les conséquences incroyables d’une faillite mondiale. Le tout filmé sur une nuit et avec un nombre d’acteurs restreint.
Qui a dit que l’apocalypse viendrait de l’extérieur ?

Au temps du Coronavirus

La crise du Covid-19 a engendré une prise de conscience de la fragilité de notre mode de vie et de l’humanité en général.
Une prise de conscience éphémère au vu de l’« après » et qui reflète mal le caractère d’avertissement-light de cette pandémie.
Avec ses 0.1–0.2% de mortalité globale, le coronavirus révèle la vétusteté de notre mode de vie moderne. Cette « gentille » pandémie n’a en effet causé que très peu de morts et a surtout montré notre totale incapacité à faire face à une urgence mondiale.
Imaginons deux secondes maintenant que la mortalité du CoVid ait été proche de celui du MERS-CoV (entre 20 et 35% selon les études) et voyez la catastrophe avec 13–23 millions de morts à la place des 30.000 actuellement en France.

Que dire alors de la situation dans The Last of Us II, dernier chef d’oeuvre en date de Naughty Dog où au moins 90% de l’humanité a péri et où les infectés deviennent d’effroyables monstres et vecteurs d’infections pour les survivants ?
Si l’on reproche au jeu sa violence et sa vision pessimiste des choses, pensons bien qu’avec 0.1% de mortalité, les français se sont littéralement battus dans les supermarchés pour des réserves de papier toilette…
Voilà de quoi faire réfléchir sur les apocalypses les plus sombres de la littérature et du cinéma (et les relativiser parfois) !
Au final pourtant, peut-être que notre appétit pour le genre apocalyptique provient d’autre chose, une chose insoupçonnée et qui, en fin de compte, expliquerait pas mal de chose sur sa popularité actuelle.

Un nouvel espoir

Lorsque l’on parle d’Apocalypse, on parle souvent de morts, de catastrophes et de destruction. Mais, par définition même, tout récit apocalyptique ou post-apocalyptique nous est narré par un survivant, non ?
Et si notre appétence pour la fin du monde venait du fait que, malgré les horreurs, malgré les tueries, malgré tout… l’homme reste encore et toujours ?
Cette théorie du « verre à moitié plein » vient battre en brèche l’idée reçue sur le pessimiste forcé d’une oeuvre apocalyptique/post-apocalyptique.
Dans le récent Livre de M de Peng Shepherd, outre l’originalité du propos (les hommes perdent leurs ombres et leurs souvenirs avec), c’est l’entêtement des survivants à reconstruire et à retrouver/se souvenir de l’autre qui permet au lecteur d’apprécier cette histoire profondément humaine.

Pareil pour Station Eleven d’Emily St. John Mandel où l’espoir renaît par une troupe d’artistes itinérante où la culture humaine survit envers et contre tout (et tous).
Le genre apocalyptique peut sembler un puits sans fond de noirceur et de pessimisme de prime abord mais, au final, si nous changions également de paradigme et regardions le futur dans les yeux, n’y verrions-nous pas l’évidence : d’une façon ou d’une autre, nous survivons.
Ne reste plus aux lecteurs et aux spectateurs qu’à donner un sens à cette survie.
À bon entendeur…

Nicolas Winter

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  • Bibliographie :
    - Le Transperceneige de Jacque Lob et Jean-Marc Roquette / Castermann / 275 pages / 24.99 euros
    - Stalker d’Arkadi et Boris Strougatski / Denoël Lunes D’encre / 240 pages / 22.99 euros
    - Je suis une légende de Richard Matheson / Folio-SF / 223 pages / 7.50 euros
    - The Walking Dead de Robert Kirkman / Delcourt / 142 pages / 14.50 euros
    - La Route de Cormac MacCarthy / Points / 256 pages / 7 euros
    - Quinzinzinzilli de Régis Messac / La Table Ronde / 208 pages / 7.10 euros
    - Metro 2033 de Dmitry Glukhovsky / L’Atalante / 653 pages / 25.90 euros
    - Rive Gauche de Pierre Bordage / L’Atalante / 434 pages / 23.90 euros
    - Silo de Hugh Howley / Actes Sud / 556 pages / 8.90 euros
    - Chroniques du Pays des Mères d’Elisabeth Vonarburg/ Mnémos / 496 pages / 23 euros
    - Plop de Rafael Pinedo / L’Arbre Vengeur et Folio SF / 176 pages / 6.30 euros
    - L’incivilité des fantômes de Rivers Solomon / Aux Forges de Vulcain / 391 pages / 20 euros
    - Terre Errante de Liu Cixin / Actes Sud / 55 pages / 9 euros
    - The Tree d’Ali Shaw / Bloomsbury / 496 pages / 9.10 euros
    - Rivages de Gauthier Guillemin / Albin Michel Imaginaire / 230 pages / 18.90 euros
    - Malevil de Robert Merle / Folio / 635 pages / 11.50 euros
    - Number Nine de Thierry Di Rollo / Le Bélial’ / 157 pages / 4.99 euros
    - World War Z de Max Brooks / Calmann-Levy / 432 pages / 20.30 euros
    - La Tétralogie des Apocalypses : Le Vent de Nulle part + Le Monde Englouti + Sécheresse + La Forêt de Cristal de J.G Ballard
    - Le Roman de Jeanne de Lidia Yuknavitch / Denoël Lunes d’Encre / 336 pages / 21 euros
    - Le Livre de M de Peng Shepherd / Albin Michel Imaginaire / 575 pages / 24.90 euros
    - Station Eleven d’Emily St. John Mandel / Rivages / 480 pages / 22 euros
  • Filmographie :
    - Le Jour d’après de Roland Emmerich
    - Stalker d’Andreï Tarkovski
    - Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron
    - Je suis une légende de Francis Lawrence
    - The Walking Dead, série AMC
    - La Nuit des Morts-Vivants de George A. Romero
    - Zombie de George A. Romero
    - World War Z de Marc Foster
    - Dernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon
    - Perfect Sense de David Mackenzie
    - L’Effondrement, série Canal +
    - Margin Call de J.C. Chandor
  • Jeu vidéo = The Last of Us I et II par Naughty Dog

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