Des Livres pour 2024 : Le Bélial’

Tous les romans pour 2024 !

Nicolas Winter
Published in
8 min readJan 10, 2024

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Pour vous aider à y voir plus clair dans les sorties à venir de cette année 2024, quoi de mieux que de donner le micro aux éditeurs ?!
Sortez votre porte-monnaie, bouclez-bien vos compte-épargne, voici de quoi faire sauter la banque (et déborder votre pile à lire) !

Olivier Girard & Erwann Perchoc :

Comme de coutume désormais, la collection « Une heure-lumière » structurera l’année du Bélial’ d’un point de vue éditorial, une manière de fil rouge, en quelque sorte, déroulé tous les deux mois.
Et ce dès janvier, avec le retour de Claire North.
On avait commencé 2023 avec la conclusion de La Maison des Jeux, on débute 2024 avec un nouveau roman court de notre autrice britannique : Sweet Harmony. Traduit par l’impeccable Michel Pagel, ce récit propose une parabole dystopique grinçante sur la dictature des apparences.
Tout sauf moralisateur, d’une justesse jamais mise en défaut, Sweet Harmony s’avère d’une méchanceté délicieuse et souligne à quel point, décidément, Claire North sait tout faire, jusque dans le champ de l’anticipation sociale.

Toujours en « UHL », on change d’atmosphère en mars avec De l’espace et du temps d’Alastair Reynolds (traduction de Laurent Queyssi).
Vous êtes seul. Totalement. Le dernier être humain vivant.
Et même pas sur Terre, puisque vous êtes coincé dans un habitat martien sommaire où vous occupez vos journées à discuter avec votre ami imaginaire (un joueur de piano doté de paires de lunettes farfelues…), quand vous n’errez pas en scaphandre entre les tombes de vos anciens collègues. Que vous reste-t-il à accomplir ? L’exploration ultime, bien sûr !
Percer le cœur de la matière, la trame de la réalité.
En étant aidé par… Par qui ? Quoi ? Pour le savoir, il vous faudra lire ce pur concentré de sense of wonder, un fabuleux voyage au tréfond de l’univers, aller-retour.

En mai, c’est bien entendu le retour de l’opération « UHL » (un hors-série offert pour l’achat de deux titres de la collection), avec deux nouveautés très différentes. D’un côté, Adam-Troy Castro, avec La Marche funèbre des Marionnettes (traduction de Benoît Domis), qui nous conduit sur une planète lointaine dont les habitants — les Marionnettes du titre — se livrent chaque année à une danse rituelle conduisant à la mort de tous les participants. Le souci, c’est quand des humains décident d’y prendre part… Pour qui a lu La Guerre des Marionnettes (paru chez Albin Michel Imaginaire), ce court roman âpre peut servir d’entrée en matière.
Pour les autres, pas de souci : nul besoin de connaître l’univers en question pour plonger dans ce planet opera magnifique et brutal.
De l’autre côté : Kid Wolf & Kraken Boy de Sam J. Miller (traduction de Michel Pagel, oui, encore !). Au programme : une romance entre un jeune boxeur et un tatoueur — l’un dévoré par l’ambition, l’autre par l’inquiétude — , dans le New York interlope des années 1930. Le twist : les tatouages sont capables de donner des avantages à qui les porte. L’auteur de La Cité de l’orque a écrit cette novella avec son cœur : une passion communicative pour un récit d’amour littéraire et poignant. Quant au traditionnel hors-série, on y lira un long récit de… Patience est mère de vertu, non ? L’auteur.e au cœur du hors-série 2024 sera révélé.e en temps voulu.
Pour en terminer avec « UHL », notre second semestre proposera, entre autres, des récits d’un certain… Ken Liu, un second court roman de pure SF d’Adam-Troy Castro (quand on aime…), et même du Thomas Day !
Et cela va sans dire, même si on le dit quand même : les couvertures seront toutes l’œuvre d’Aurélien Police !

Hors « UHL », le premier semestre 2024 fera la part belle (surprise !) à la science-fiction sous toutes ses formes.

Février sera placé sous le haut patronage de Greg Egan avec une double parution. D’une part, la réédition d’Isolation (traduction de Francis Lustman et Quarante-Deux), premier véritable roman de l’auteur (désavoué par Egan, An Unusual Angle ne compte pas !), et premier coup de maître.
Situé dans un futur proche, une trentaine d’années après que le Système solaire a été, eh bien, isolé dans une gigantesque bulle, le roman commence à la manière d’un polar hard boiled avant de virer à la hard science. Ébouriffant, pour dire le moins.

D’autre part, la sortie d’Instanciations (traduction de Francis Lustman) qui rassemble trois longues nouvelles liées — un fix-up, en somme.
Comme souvent chez Egan, il s’agit d’une quête pour sa survie.
Sauf que ceux qui veulent survivre sont ici des personnages non joueurs conscients… dans des univers de jeu vidéo. Une réflexion fascinante sur les mondes virtuels, à l’heure de l’IA.
Du grand Egan, par l’auteur de SF vivant le plus stupéfiant qui soi.

En mars, une autre réédition : celle du recueil Le Monde, tous droits réservés de Claude Ecken. Réuni et préfacé par feu Roland C. Wagner, couronné par le Grand Prix de l’Imaginaire, ce recueil réunit une douzaine de nouvelles magistrales, questionnant entre autres les rapports entre humains et technologie — pour un peu, on aurait envie de dire que l’auteur est le Greg Egan français. Bon, OK, disons-le : à son meilleur, Claude Ecken se hisse à la hauteur de l’Australien, ce qui n’est pas une mince affaire. Toujours en mars, Roland Lehoucq nous fera frétiller les neurones avec Scientifiction La Physique de l’impossible, qui rassemble une vingtaine d’articles parus dans Bifrost. Ingénierie spatiale à très, très grande échelle, matières impossibles, études de textes : notre bon professeur fera le tour de la question avec la faconde qu’on lui connaît !
Parution prévue dans la collection « Parallaxe ».

En avril, direction le futur lointain !
Très lointain. Très, très lointain — du genre six millions d’années.
La Maison des soleils (traduction de Pierre-Paul Durastanti), roman fleuve d’Alastair Reynolds resté incompréhensiblement inédit en français pendant quinze ans, paraîtra enfin de ce côté-ci de la Manche.
Si vous avez lu La Millième Nuit, qui introduit les personnages, c’est bien ; si ce n’est pas le cas, aucune importance, ce (gros) roman se suffit amplement à lui-même. On y suit une caste de clones immortels qui sillonnent la galaxie à bord de leurs astronefs titanesque et qui se réunissent toutes les quelques centaines de milliers d’années.
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes univers… jusqu’au moment où il commence à y avoir des meurtres. Oups. Chez des immortels. C’est le début d’une course-poursuite proprement vertigineuse, dans laquelle Reynolds n’a pas d’autre limite que son imagination.
Et de l’imagination, ça fait vingt-cinq ans qu’il le prouve, le Gallois en a à revendre ! Peut-être son meilleur roman, en fait.
En tout cas le plus vertigineux.

En mai, au-delà de l’opération UHL, nous publierons une anthologie.
Des anthos, cela fait très longtemps que nous n’en avons pas édité, mais celle-ci est toute particulière puisqu’elle signe les cinquante ans d’une institution : le Grand Prix de l’Imaginaire. Cette anthologie rassemblera une dizaine de nouvelles et novellæ primées au fil des années — cinq francophones, cinq traductions — et proposera, en toute simplicité, la crème de la crème en matière de littératures de l’Imaginaire.
Préfacée par Joëlle Wintrebert et chaque texte introduit par cette dernière, postfacée par le créateur du GPI, Jean-Pierre Fontana, le tout sous une ouverture de Philippe Caza : du patrimonial comme on l’aime au Bélial’, incontournable.

En juin, enfin, nous rééditerons Le Chemin de l’espace de Robert Silverberg (traduction de Michel Demuth révisée par Pierre-Paul Durastanti), dans la collection « Pulps ». On apprécie Silverbob depuis un petit paquet de temps (toujours, en fait !), et nous sommes ravis de rééditer ce roman, qui introduit la période féconde de l’auteur.
Au programme : un cocktail surprenant de religion et de conquête de l’espace.

Voilà pour le premier semestre !
Au second, vous pourrez retrouver Léo Henry avec le deuxième tome de « Mille Saisons », L’Éveil du Palazzo.
Vous avez fait connaissance de Ray Nayler avec Protectorats : le Bélial’ publiera La Montagne dans la Mer, son tout récent premier roman, une histoire de premier contact, de poulpes et d’androïdes.
Si les étoiles s’alignent (et pourquoi ne s’aligneraient-elles pas ?), les collections « Parallaxe », « Kvasar » et « Quarante-Deux » s’enrichiront chacune d’un nouveau titre — on en reparlera !
On prévoit aussi quelques belles choses pour la fin d’année… mais on évoquera tout ça en temps utile !

Pour finir, quelques mots sur Bifrost : le numéro 113 (janvier) s’intéresse à la thématique très actuelle de l’intelligence artificielle. Des nouvelles de Greg Egan, Thierry Di Rollo, Jean-Marc Ligny et Audrey Pleynet abordent ce thème côté fictions. Côté dossier, Pierre-Paul Durastanti et Nicolas Martin déroulent chacun l’historique de l’IA en SF, l’un côté littératures, l’autre côté ciné, tandis que Frédéric Landragin nous démystifie ChatGPT. Sans oublier Ada Palmer, qui nous dit ce qu’elle pense du sujet, et une bibliothèque idéale sur la thématique concoctée par toute l’équipe.

En avril (#114), la revue mettra en avant un autre grand nom de la SF contemporaine : Iain (M.) Banks !
Ce sera l’occasion de mettre les petits plats dans les grands, dont une biographie signée Pascal J. Thomas et une étude du cycle de la Culture par Alice Carabédian !
Plus tard dans l’année, Bifrost s’intéressera à deux autres pointures du genre, dont James Tiptree Jr., dont nous avons réédité Houston, Houston, me recevez-vous ? en « UHL » l’an passé.
(Le message subliminal de tout ça, c’est : abonnez-vous !)

Voilà pour l’essentiel, centré sur notre premier semestre.
De la SF, et encore de la SF.
Quoi d’autre, en fait ? Ah oui, bien sûr… encore plus de SF !

Tous les livres à paraître en 2024 par leurs éditeurs !

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