La Rentrée Littéraire 2023 : Albin Michel Imaginaire
Toutes les sorties à ne pas rater pour votre rentrée !
Pour vous aider à faire le tri dans vos futurs achats durant ce raz-de-marée littéraire que représente la rentrée littéraire, nous avons décidé de donner la parole aux éditeurs pour vous parler de leur coup de cœur…et du reste de l’année aussi !
L’automne sera varié chez Albin Michel Imaginaire :
Une apocalypse robotique fin août, une histoire d’amour (si si !) et de premier contact fin septembre, une enquête bouleversante et surnaturelle pour Halloween, et un space-western badass pour attendre Noël et ses excès.
Dans Jour Zéro (à paraître le 30 août), C. Robert Cargill revient dans l’univers de son précédent roman Un Océan de rouille.
Pour nous raconter le dernier jour de l’humanité, rien que ça.
Une humanité condamnée par la révolte des robots et autres intelligences artificelles, qui en ont marre d’être à notre botte. On y suit Hopi, un tigre en peluche anthropomorphisé, confronté à un terrible dilemme : doit-il joindre la rébellion cybernétique ou continuer à s’occuper, et donc à protéger, Ezra, l’enfant de huit ans dont il a la charge depuis qu’on l’a mis sous tension. C. Robert Cargill reprend la recette gagnante d’Un Océan de rouille : fusillades, explosions, action non-stop, non sans nous rappeller que la conscience peut être le plus lourd des fardeaux.
Le roman est dédié à Harlan Ellison et en postface C. Robert Cargill explique longuement pourquoi.
L’Affaire Crystal Singer d’Ethan Chatagnier (à paraître le 27 septembre) est mon coup de cœur de l’année. Je ne suis pas à l’aise avec cette notion de « coup de cœur » qui implique qu’on hiérarchise les textes de son programme de parution. Mais les romans que je publie sont un peu comme mes enfants, je les aime tous et je les aime tous différemment.
Et là, bon, c’est imparable.
Même à la troisième lecture, il n’y a pas photo : c’est mon coup de cœur 2023 ! De mon point de vue, la science-fiction n’est pas un genre qui produit beaucoup de textes bouleversants, où l’émotion prévaut, l’emporte sur tout le reste. Quand je lis Jour Zéro je m’amuse beaucoup, mais je ne suis pas bouleversé, même si Ezra est en danger de mort à peu près toutes les pages. Avec L’Affaire Crystal Singer on change de dimension, le roman vous touche au niveau du cœur, vous remue comme peuvent le faire certains classiques incandescents de la littérature dite blanche.
On est dans le même type de récits que « L’Histoire de ta vie » de Ted Chiang que j’avais publié chez Denoël (dans le recueil La Tour de Babylone). Il faudrait oser découvrir le texte sans lire de résumé, de quatrième de couverture ou de critique. Il y a juste trois choses à savoir :
1/ c’est une grande histoire d’amour (à ne pas confondre avec une romance)
2/ c’est une histoire de premier contact
3/ c’est une uchronie, dont le point de divergence est l’observation d’un message extraterrestre gravé à la surface de Mars en 1896.
L’Affaire Crystal Singer est un premier roman, pétri dans la lave des sentiments. Je crois qu’on a pas fini d’entendre parler d’Ethan Chatagnier. Sans doute n’oublierez-vous jamais Crystal Singer, un peu comme on se souvient, ému, du Charlie Gordon Des Fleurs pour Algernon.
Fin octobre, je rééditerai La Fille qui se noie de Caitlín R. Kiernan.
Ma première réédition chez Albin Michel. Si j’écrivais ici que c’est mon deuxième coup de cœur de l’année, je ne serais sans doute pas très loin de la vérité. C’est un roman fantastique d’une immense richesse qui parle de l’art en général, de la peinture en particulier, de littérature, de la maladie mentale, du suicide, des sirènes, de la philosophie des contes, de Providence (oui oui, la ville natale de Lovecraft et Cormac McCarthy).
C’est à la fois un labyrinthe et une enquête surnaturelle.
C’est très fort, très riche, faut un peu s’accrocher, mais je crois que ça vaut le coup. Ceux qui veulent lire un roman gothique contemporain seront sans doute comblés.
« Caitlín R. Kiernan est la poétesse et la voix des âmes perdues et des égarés. » Neil Gaiman
Mon titre de novembre, La Porteuse de mort de Stark Holborn (Ten Low en VO), est d’une certaine façon totalement improbable.
C’est un space-western, un peu comme The Mandalorian ou (pour les vieux comme moi) la série de Joss Wheldon, Firefly. On y suit une toubib militaire qui a beaucoup de morts sur la conscience et a décidé de se racheter.
Ce qui n’est pas simple quand on habite sur une lune pénitentiaire désertique, ce qui est encore moins simple quand on a développé un lien particulier, unique, avec une espèce extraterrestre énigmatique et invisible, les Si. Stark Holborn est une autrice anglaise qui n’a pas froid aux yeux.
La Porteuse de mort est affreux, sale et méchant comme un bon film de Sergio Leone. On y retrouve aussi un côté John Carpenter grande époque, Assaut (ou Assault on Precinct 13 en VO), New York 1997. Hollywood ne s’y est pas trompé, il y a un projet de film dans les tuyaux.
Le livre à ne pas oublier :
Les livres de 2023 ont plutôt bien démarré, pour le moment aucun ne semble condamné à rester sur le carreau.
Si je devais remettre un coup de projecteur sur un titre un peu ancien ce serait sans doute sur Unity d’Elly Bangs.
Un premier roman, écrit sur une période de 17 ans, quelque chose comme ça. Il n’est pas parfait, évidemment, il faut un peu s’accrocher sur les trente, quarante premières pages, mais après, si on s’intéresse à ce qui fait le cœur de la science-fiction, si on aime réfléchir à la place de l’humain dans le futur, qu’il soit politique, écologique, sociétal, technique, militaro-industriel, spirituel, informatique, c’est un roman passionnant.
La revue Bifrost a publié une très belle nouvelle d’Elly dans son numéro 109 : « Pissenlit ».
C’est la meilleure nouvelle que j’ai lue cette année.
