The Mandalorian, Saison 1

This is the Way

Nicolas Winter
Juste un mot
Published in
4 min readDec 30, 2019

--

Depuis le rachat par Disney de l’univers Star Wars, inutile de dire que les choses sont allées de mal en pis.
Si l’on excepte Rogue One, aucun film n’a réussi à justifier son existence et, pire, n’a réussi à retrouver le souffle original de la sacro-sainte première trilogie.
Pourtant, avec le lancement de la plateforme Disney + en novembre dernier, une autre approche pourrait bien changer la donne : celle de la série !
Premier essai avec The Mandalorian créé par Jon Favreau (Iron Man, Le Livre de la Jungle…) qui se penche sur les tribulations d’un mercenaire mandalorien interprété par Pedro Vipère Rouge” Pascal après la fin de l’Empire (et donc après l’épisode VI).
The Mandalorian serait-elle enfin une aventure réjouissante ?

Oscillant entre un format 30 à 45 minutes, The Mandalorian se divise en 8 chapitres dans lesquels nous suivons un mercenaire mandalorien dont le credo interdit de dévoiler son visage à d’autres êtres vivants (ce qui servira d’ailleurs pour enfreindre subtilement la règle au cours de la première saison).
Derrière ce héros Halo-like, Jon Favreau tente une approche différente de celle des films. Pas de Jedi ou de Siths, ou alors en périphérie, et une attention focalisée sur des aventures/missions modestes style western/Oddworld.
D’emblée, la chose fonctionne bien puisqu’elle dépayse et permet d’aborder l’univers Star Wars sous un angle radicalement différent.
Le budget, que l’on devine confortable, et les effets spéciaux, vraiment bluffants, contribuent fortement à l’immersion du spectateur dans l’univers de The Mandalorian.
Ajoutez à cela un cliffhanger totalement inattendu avec la découverte de Baby Yoda en fin du premier épisode et vous obtenez une histoire aux possibilités franchement appétissantes.

Durant les trois premiers épisodes, The Mandalorian semble retrouver le charme désuet de la première trilogie en combattant des Jawas, en ramenant les enjeux à des dimensions plus modestes et en utilisant des personnages extravagants mais attachants (Kuiil, IG-1…) pour accompagner son héros.
L’intrigue avance cependant assez mollement, le principal moteur scénaristique reposant sur la relation qui se noue entre le mandalorien et Baby Yoda ainsi que le dilemme inévitable qui en résulte pour le chasseur de primes : livrer ou non l’attachante petite être vert aux ex-Impériaux ?
Après une fin d’épisode 3 en forme d’apothéose et après en avoir appris un peu plus sur la (passionnante) société mandalorien et leur histoire, The Mandalorian chute brutalement en terme de qualité.
Dans l’épisode 4, laissé à la direction de Bryce Dallas Howard (décidément aussi mauvais actrice que réalisatrice), The Mandolorian lorgne vers des péripéties aussi inutiles qu’enfantines pour un affrontement-remplissage dans la veine puérile et low-cost Ewoks vs Empire. C’est mauvais, insipide et l’atmosphère tranche radicalement avec les trois chapitres précédents.
Les deux autres, même s’ils ne souffrent pas des mêmes problèmes de réalisation et d’atmosphère, ne sont rien d’autres que du remplissage type un épisode = une aventure. C’est gentiment divertissant mais totalement inconsistant.

Pour tout dire, il est possible (et presque recommandable) pour le spectateur de zapper les épisode 4 à 6 pour arriver directement aux 2 derniers chapitres venant conclure The Mandalorian. Favreau se recentre alors sur l’intrigue principale et dénoue les fils de son histoire. On retrouve l’excellent Werner Herzog et le truculent Carl Weathers pour un épisode final riche en rebondissements, en surprises et en sacrifice héroïque. Un condensé du meilleur de la série qui aurait dû, très justement, se concentrer sur une histoire pleine et entière au lieu de s’arrêter en cours de route pour des escales franchement oubliables. Dans l’épisode final, en sus des affrontements épiques et des retrouvailles, Jon Favreau utilise le plein potentiel du background mandalorien tout en l’unissant à celui de la saga principale.
C’est excellent et intriguant, dommage que cela arrive aussi tardivement.
Si l’on peut cependant recommander fortement la série aux fans de Star Wars, c’est aussi pour le soin apporté à l’esthétique et à la mise en scène souvent excellente. Le thème musical de Ludwig Göransson, déjà culte, retranscrit à merveille ce besoin d’originalité (avec ses sonorités western assumées) et cette capacité à retrouver le souffle original de l’univers Star Wars où des héros solitaires finissent par s’unir pour vaincre le Mal et devenir porteur d’un Nouvel Espoir.

Si la série se perd en cours de route dans des péripéties annexes inintéressantes et purement artificielles, The Mandalorian parvient à retrouver une partie du charme de la trilogie originelle en s’éloignant de la mythologie principale pour explorer d’autres recoins de la galaxie. Grâce à son ambiance western et au peuple mandalorien, la série de Jon Favreau vaut très certainement le coup d’oeil à défaut d’être véritablement indispensable.
Croisons les doigts pour la saison 2 à venir l’année prochaine.

Note : 7.5/10

--

--